Tiques

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LES TIQUES

 

 

Certes nous ne sommes plus dans le monde de la mycologie, mais dans un monde qui est tout proche :

le monde animal qui vient à la rencontre du mycologue depuis le mois de juin jusqu’aux gelées.

 

Corps non segmenté en forme de sac

 
  Adulte et nymphe :    
    4 paires de pattes    
  Larve hexapode :    
    3 paires de pattes    
A   l’avant le rostre    
La   partie ventrale présente un organe de fixation : l’hypostome.

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SYSTEMATIQUE

 La TIQUE dans la classification zoologique appartient

     à l’embranchement des arthropodes

     au sous embranchement des chélicérates

     à la classe des arachnides

     à l’ordre des acariens.

 Ces acariens présentent deux grandes familles :               

     a)     Ixodidae

     b)     Argasidae

                           

a)     Les Ixodidae ou tiques dures sont au nombre de 650, réparties en 14 genres. Elles sont séparées en 2 groupes.                                   

Le groupe des Prostriés dont 5 espèces sont rencontrées en France, les plus courantes étant :

  • Ixodes Ricinus
  • Ixodes Hexagonus

                                      et le groupe des Métastriés avec :

  • Dermacentor Réticulatus
  • Dermacentor Marginatus
  • Rhipicephalus Sanguineus

 

b)     Les Argasidae ou tiques molles ont comme représentants :

  • Argas reflexus
  • Ornithodorus

 GENERALITES

 

 

Ce sont des hématophages très différents des Insectes par plusieurs caractères.

Par exemple, elles ont une digestion extra-corporelle les obligeant à s’encrer fortement pour la piqûre.

Pour cette nutrition, elles tailladent la peau de l’hôte au moyen de pinces spéciales : les chélicères qui entourées de palpes forment le rostre.

Ce rostre est alors inséré dans la plaie, qui 24 heures après sera colmatée, tout autour de la bouche de l’acarien.

La salive déversée est histolytique (digérant les tissus de la peau).

Le repas dure plusieurs jours et la morsure est plus ou moins douloureuse.

 

D’autre part leurs préférences trophiques sont très lâches, elles piquent de nombreuses espèces de Mammifères mais également l’homme.

 

Les larves hexapodes, les nymphes et les adultes mâles et femelles sont tous hématophages.

 

 

CYCLE BIOLOGIQUE

 

Elle apparaît en juin, et disparaît dès les gelées pour hiberner.

La tique femelle gorgée de sang, se détache de son hôte, se cache sous des feuilles, à l’ombre, pond une centaine d’œufs et meurt.

Chaque œuf s’embryonne, éclôt un mois plus tard et donne naissance à une larve qui se transforme en nymphe, puis en adulte.

Les mues se font dans le milieu extérieur et sont chacune précédées d’un repas de sang pris sur un hôte.

Ce cycle nécessite pour la plupart part 3 hôtes successifs.     

  • Hôte 1 : Chien, chat ou rongeur suivant les espèces
  • Hôte 2 : idem
  • Hôte 3 : Chiens, bovins, cervidés, voire l’homme                

Après chaque mue la tique se remet à l’affût dans les hautes herbes et attend le passage d’un hôte déterminé qu’elle repère par sa chaleur.

                   Pour la tique par rapport à la puce, il n’y a pas passage d’un hôte à l’autre.

                   De petite taille et plate à jeun, la Tique est globuleuse quand elle est gorgée de sang.

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SYMPTOMES

 

Souvent inapparents quand la piqûre est indolore.

Chez le chien dans le cas de Rhipicephalus, lors d’infestations massives, en été, on peut trouver des grappes de larves grisâtres sur la truffe et sur les oreilles du chien.

Le parasite est particulièrement dangereux pour son rôle vectoriel en assurant la transmission de maladies comme la piroplasmose : grave maladie hémolytique, souvent mortelle par elle-même ou par sa conséquence principale que constitue l’hépatonéphrite post-piroplasmique.

L’agent de cette maladie est un protozoaire : Piroplasma canis qui 36 heures après la fixation de la tique migre des glandes salivaires du parasite, où il se trouvait, vers l’animal. Il parasite alors les globules rouges du chien et les lyse.

Toutes les tiques ne véhiculent pas l’agent de la piroplasmose.

Néanmoins, leur piqûre très venimeuse peut causer abcès et infections diverses.

De par leur longévité, leur résistance et leurs préférences trophiques lâches les Tiques sont des vecteurs importants.

En particulier une soixantaine d’Arbovirus (dont vingt et un pathogènes pour l’homme) ont été isolés des Ixodes.

Il existe chez les Tiques une possibilité de transmission des germes transovarienne (héréditaire) et transtadiale (d’un stade au suivant) augmentant encore leur rôle de vecteur.

A partit des foyers zoonotiques, des cas seront observés chez de nombreux animaux et chez l’Homme. Ainsi, le virus de l’encéphalite verno-estivale d’Europe de l’Ouest et de Sibérie est transmis par des Ixodes et dans l’Est de la France Ixode Ricinus serait responsable de cas humains signalés.

Parmi les autres germes dont les Tiques sont vecteurs, les plus importants sont les Borrelia, responsables de fièvres récurrentes, le Bacille de la tularémie, de nombreuses Rickettsies provoquant des typhus, les Theileria du bétail, les Babesia responsables de babesioses ou piroplasmoses.

Les babesioses des Bovins et des Chiens ont de nombreuses tiques comme vecteurs, dont Ixode ricinus.

Des cas humains très rares sont connus, en particulier chez des personnes splénectomisées.

Indépendamment de toute transmission de germes, les Tiques peuvent occasionner, chez l’homme ou le bétail, une paralysie ascendante à la suite d’une morsure au niveau de la nuque ou de la colonne vertébrale ; la paralysie survient dans les jours qui suivent la piqûre, et elle cède dès que l’on hôte la tique.

 

 

Maladie de Lyme

 

Une maladie transmise à l’homme a été dépistée en 1975 dans la région de Lyme aux Etats Unis où ont été signalés plusieurs cas de polyarthrite survenant au décours d’une lésion cutanée particulière : l’E.C.M. Erythéma chronicum migrans.

En 1983 il fut établi que la maladie était due à un spirochète particulier (Borelia Burgdorferii) isolé d’une tique vectrine, transmis par morsure de tiques (Ixodes Dammini) ; l’hôte habituel de cette tique étant les animaux domestiques, ainsi que les animaux sauvages (cervidés).

La maladie de Lyme présente beaucoup d’analogies avec la syphilis, en particulier le traitement qui est identique :Antibiothérapie : Pénicilline, Ampicilline, Tétracycline et Macrolides .

Cette maladie à prédominance estivo-automnale se rencontre aux Etats Unis, en Europe et en Australie.

Elle atteint les sujets de tous les âges et évolue en trois stades :

 

  • le stade 1 est caractérisé par une symptomatologie cutanée :

si la morsure initiale passe inaperçue dans 2 cas sur 3,elle est suivie 1 à 4 semaines plus tard par l’apparition d’E.C.M. plaque érythémateuse de 10 à 20 cm de diamètre de moyenne. Bien limitée cernée par une zone plus foncée parfois surélevée, plus claire en son centre, chaude et douloureuse ou prurigineuse 1 fois sur 2.Elle régresse en moyenne en 4 semaines mais peut récidiver.

 

  • le stade 2 de dissémination systémique dans 15% des cas : 2 à 12 semaines plus tard peuvent apparaître :

         des manifestations neurologiques (polyradiculonévrites, méningites)

                   des manifestations cardiaques (myocardite, polycardite)

                   des manifestations oculaires

 

  • le stade 3 : 4 à 24 semaines après l’E.C.M.

des manifestations articulaires : mono, oligo ou polyarthrite

avec atteinte des grosses articulations (genou) évoluant par poussées successives pendant plusieurs mois ou même plusieurs années.

Parfois, il y a passage à la chronicité, avec destruction des articulations atteintes.

 

Un diagnostic biologique est possible, il est basé sur le dosage du taux d’IGM spécifiques du spirochète incriminé.

 

Donc comme vous l’avez pu entendre, les piqûres de tiques ne sont pas anodines.

Il faut toujours faire très attention, pour les ôter.

Premièrement, impérativement, les tuer avec un insecticide, dérivé de la perméthrine, il existe des feutres tout à fait adaptés pour cet usage.

Ensuite les retirer, avec soit un tire tique, soit une pince à épiler, en tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.

Enfin, il faut bien désinfecter l’endroit de la piqûre.

 

Et n’oubliez pas de protégez votre compagnon à quatre pattes, car c’est tout de même la première cible visée.

 

Comme quoi même en allant aux champignons, sans pour autant en absorber, il est possible d’être empoisonné.

 

Guy CHRISTELLE.

Commentaires

  • Paul j c

    1 Paul j c Le 02/10/2017

    Excellent article ....je n ai jamais lu un article aussi clair sur les Tiques Bravo Président de SMS

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